Rose’s Blacksmithing
Aujourd’hui nous plongeons dans le quotidien d’une époque pas si lointaine pour nous intéresser à un des métiers alors des plus populaires : Le forgeron.
Impossible de traverser la petite ville de Thunder Mesa sans manquer « Rose’s Blacksmithing » : situé au milieu de cette bourgade, l’atelier du Forgeron n’est pas là par hasard, et, renforce encore la cohérence de Frontierland.
Véritable artisan, le forgeron est le gardien d’un savoir-faire ancestral : son activité remonte aussi loin que la découverte du travail des métaux, soit environ 5000 ans avant Jésus-Christ ! Néanmoins, le forgeron tel que l’on se l’imagine apparait au moyen-âge avec le développement de ses outils : enclume, marteaux, étaux et tenailles…

Un métier indispensable
Le forgeron dispose d’une importante palette de talents. A l’époque du far-west, il était chargé de fabriquer de nombreux éléments essentiels : serrures de portes et clés, fers à cheval, clous, matériel d’agriculture (râteaux, lames d’outils, bêches, roues des charrues…), ustensiles de cuisine et couteaux, ferrures (grilles, gouttières, escaliers…)… Il complétait ou remplaçait donc plusieurs métiers comme le maréchal-ferrant ou le serrurier.
On comprend donc mieux son emplacement central : indispensable à la vie quotidienne des habitants de Thunder Mesa mais aussi des voyageurs de passage, ne serait-ce que pour combler un trou dans une vieille casserole.

D’autant plus qu’à Frontierland se dresse Big Thunder Mountain : la ville de Thunder Mesa s’y est développée autour, et, si l’objectif de la mine est bien d’extraire de l’or, nul doute que de nombreux minerais de fer y ont été récoltés.
Le forgeage
Le fer pouvait se trouver directement sous la forme de minerais ou emprisonné dans une roche en quantité importante. Dans ce dernier cas, la roche était chauffée avec du charbon de bois jusqu’à obtenir une masse de fer qui était ensuite retravaillée, puis, confiée au forgeron.
Le fer est préalablement chauffé sur le foyer à une température de près de 1000°C pour le rendre malléable : il devient alors rouge. Le charbon de houille (de terre) était le combustible de choix : doté d’une excellente tenue au feu, il peut atteindre de très hautes températures tout en dégageant des flammes. La chaleur nécessaire est atteinte à l’aide d’un comburant, à l’époque un soufflet actionné manuellement.

Une fois le métal à température, diverses opérations pouvaient être réalisées afin de lui faire prendre la forme voulue : citons par exemple le poinçonnage, le cintrage, la soudure ou encore l’étirage, notamment à l’aide d’une enclume. Le forgeron utilisait différents outils pour parvenir au résultat final comme des masses, des pinces, des brosses… L’avantage ici étant qu’il pouvait réaliser ses outils soi-même !
Enfin, une fois la pièce finie, le forgeron pouvait utiliser la technique de la « trempe » : Une fois le métal chauffé, celui-ci était refroidi rapidement dans de l’eau pour le rendre plus dur et résistant. Opération utile notamment pour les outils tranchants (haches, faux, lames…).

La forge de Thunder Mesa
Penchons-nous maintenant sur l’atelier de Rose Lavinia. Si cette dernière est un personnage fictif de Thunder Mesa, cette forge regorge quant à elle de nombreux et authentiques outils permettant la déformation du métal et la réalisation des objets du quotidien.
Nous y trouvons une belle collection de tenailles de forge avec différentes formes de becs pour tous les besoins (pour rivets, pour barres rondes ou à bec plat), des fers à cheval, des clés à fourche, des louches de moulage…

Également, plusieurs outils plus importants comme des étaux, une perceuse manuelle, des enclumes, un plateau à trous, une meule, une ancienne cisaille à levier ou encore une très rare cintreuse et rétrécisseuse de bandage de roues !
Certains éléments méritent quelques explications : Le plateau à trous, comme son nom l’indique, dispose de trous de différentes tailles et formes pour forger le métal chaud à la forme voulue. Utile pour faire une tige métallique par exemple.
La cisaille à levier présentée à côté de la forge permet quant à elle la découpe à froid des métaux, elle est utilisée pour des pièces relativement fines.

The American Machinist du 25 février 1892

Enfin, la cintreuse et rétrécisseuse de bandage de roues est peut-être la machine la plus insolite de nos jours ! En effet, à l’époque du far-west, les roues des calèches et charrettes étaient en bois, et un bandage métallique d’usure était fixé autour d’elles. C’était donc le bandage qui rentrait en contact avec le sol et non la roue.
Parfois, ce bandage s’étirait, ou, la roue en bois rétrécissait, notamment par temps sec. Cela pouvait avoir pour fâcheuse conséquence le détachement de la bande de roulement. La solution était donc de rendre visite à un forgeron, pour, qu’à l’aide d’une de ses machines, il rétrécisse ou comprime une section de cette bande de roulement pour en réduire la circonférence.


Plusieurs roues de carrioles fraichement réparées sont d’ailleurs disposées autour de l’atelier et attendent d’être remises à leur propriétaire.
Nous l’évoquions tout à l’heure, le foyer, en plus du charbon, a besoin de comburant pour monter en température. Le soufflet est rangé au-dessus, certainement pour être à l’abri de l’humidité en cas de pluie.
Enfin, une rigole permet d’amener de l’eau jusqu’à la forge, pour réaliser « la trempe » mais également pour réguler la température du foyer.
La forge de Thunder Mesa à Disneyland Paris est donc prête à reprendre du service, ne manque à l’appel que Rose Lavinia pour servir les différents habitants et visiteurs de passage du grand Ouest !
Photos : Focus on Magic